Commémoration en hommage aux Annamites le 12 septembre 2012 à Port-Vendres

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C’est avec grand plaisir que la commune de Port-Vendres vous convie à la cérémonie d’inauguration de la plaque en hommage aux Annamites qui se déroulera le mercredi 12 septembre 2012 à 15 h 15 au cimetière de Cosprons.

Il s’agit d’un travail de mémoire à l’initiative du Conseil Municipal des Enfants qui souhaitaient rendre hommage aux ouvriers militaires “annamites” mobilisés pour l’effort de guerre sur le site de dynamiterie de Paulilles durant la grande guerre.

Nous avons retrouvé sur le registre d’état civil, 7 noms d’ouvriers militaires “mort pour la France” pour la période 1916-1918.

Ce projet est soutenu et financé par le Conseil Municipal de la ville, le Souvenir Français et l’Association Nationale des Anciens et Amis d’Indochine.

Je vous remercie de bien vouloir nous confirmer votre présence lors de cet hommage avant le 5 septembre prochain.

Contact : Cécile GUILLAUME, Direction Générale des Services de la ville de Port-Vendres Tél : 04.68.82.60.94 Fax : 04.68.82.19.62

mail : dgs@port-vendres.com

Communiqué de presse rédigé par M Raoul Marc JENNAR à l’intention de la mairie de Port-Vendres :

Malraux, l’Indochine et les Annamites.

 Le Conseil municipal de Port-Vendres rend hommage aux ouvriers militaires “annamites” mobilisés pour l’effort de guerre sur le site de dynamiterie de Paulilles durant la Grande guerre. Parmi eux, 7 noms d’ouvriers militaires “morts pour la France” entre 1916 et 1918 ont été identifiés.

Cet hommage bienvenu fournit l’occasion de rappeler qu’André Malraux fut aux côtés des Annamites lors de ces deux séjours en Indochine dans les années vingt. Ayant découvert les injustices criantes du système colonial lors d’un premier séjour, il revint en 1925 à Saigon où, avec le soutien de son épouse Clara, et en collaboration avec l’avocat des Annamites Paul Monin, il créa un journal intitulé « L’Indochine. » Ce journal va dénoncer la corruption de l’administration coloniale et la répression qui sévit à l’encontre des populations de l’Indochine. Le journal finira par succomber sous les coups que lui inflige une administration coloniale très loin de respecter les principes républicains. Il renaîtra avec pour titre « L’Indochine enchaînée ». Jusqu’en février 1926. Malraux a publié 35 éditoriaux. Tous sont consacrés aux droits des Annamites et plus largement aux droits des peuples d’Indochine soumis au joug colonial.

Retenons cet extrait tiré de l’éditorial publié dans L’Indochine enchaînée du 4 novembre 1925 :

« Les lois françaises promulguées à la colonie sont constamment violées. Nul ne l’ignore. (…). Toutes les injustices, toutes les exactions ont la même origine : certains groupes financiers et commerçants d’Indochine sont devenus plus puissants que le gouvernement local. Celui-ci, au lieu d’être un médiateur entre ces groupes et la population, fait cause commune avec les premiers. Leur politique est fort simple : gagner le plus d’argent possible dans le temps le plus court. »

Et dans un autre article publié le même jour, Malraux mettait en garde :

« Cette rumeur qui monte de tous les points de la terre d’Annam, cette angoisse qui depuis quelques années réunit les rancunes et les haines dispersées, peut devenir, si vous n’y prenez garde, le chant d’une terrible moisson. »

Les Annamites morts pour la France avaient pris au sérieux un message humaniste universel que les autorités coloniales refusèrent d’appliquer. Vingt ans après les avertissements de Malraux, c’est tout un peuple qui allait se lever contre l’oppression coloniale. Raoul

Raoul Marc JENNAR
Essayiste, politologue, spécialiste du Cambodge et de l’Asie, Administrateur des Amitiés Internationales André Malraux