Conférence de Liliane Meffre “L’exil des intellectuels en 1940”, à Banyuls le vendredi 1er décembre à 18 heures

 

Liliane Meffre fera une conférence à l’UTL, Université du Temps libre, à Perpignan, le 31 octobre, à 14 h, réservée aux adhérents et abonnés et une autre conférence, le lendemain, à Banyuls pour l’Association « W.Benjamin sans frontières ».

Liliane Meffre est professeur à l’Université de Bourgogne.

Docteur d’Etat en études germaniques (Paris IV – Sorbonne) et historienne de l’art (doctorat Paris I – Sorbonne), elle s’est spécialisée dans l’étude de la “Kunstwissenschaft”, des rapports entre art et ethnologie, des avant-gardes littéraires et artistiques en Europe au début du XXe siècle ainsi que dans celle de la médiation culturelle entre la France et l’Allemagne. Elle s’est consacrée notamment à l’étude et à la reconnaissance internationale de l’œuvre de Carl Einstein dont elle a édité de nombreux ouvrages (en France, Allemagne, Belgique, Espagne)  et traduit des textes essentiels.

Son livre Carl Einstein (1885-1940). Itinéraires d’une pensée moderne, Presses de l’Université de Paris-Sorbonne, 2002, constitue une synthèse de l’ensemble de ses travaux. Elle a également établi, traduit et publié la correspondance de Carl Einstein avec Daniel-Henry Kahnweiler (Marseille, 1993) ainsi qu’avec le peintre Moïse Kisling (Cahiers du Musée national d’art moderne, n° 62, 1997).

Elle est l’auteur de diverses contributions à des catalogues d’exposition (Centre Pompidou, Paris, Musée d’Unterlinden, Colmar, de Montbéliard, St Dié…), de plusieurs articles sur Carl Einstein, Wilhelm Uhde, Kisling, Willi Baumeister, Fernand Léger, Yvan Goll, Vincenc Kramar  pour Encyclopaedia Universalis, Art Press, Cahiers du MNAM,Critique, Etudes germaniques, Exil,Kritische BerichteUmeni Art, Dossiers H. (Dada) et coéditrice de volumes d’actes de colloques.

Ses études actuelles portent sur les écrits et les interéchanges du Docteur René Allendy : psychanalyse, primitivisme et art dans les années 20-30 .

Thèse de doctorat en Études germaniques

Carl Einstein (1885-1940) fut un médiateur culturel exemplaire entre la France, sa patrie d’élection et l’Allemagne, son pays d’origine. Poète, écrivain, essayiste, théoricien de l’art et intellectuel engage dans les luttes de son temps, il fut représentant et interprète des avant-gardes du début du XXe siècle et fit œuvre de pionnier dans divers domaines. Le présent ouvrage entend reconstituer, sur la base d’un travail de documentation et de recherche de matériaux inédits, les multiples itinéraires qu’emprunta la pensée de Carl Einstein pour explorer et enrichir de nombreux champs du savoir humain. Avec son œuvre de jeunesse Bébuquin ou Les dilettantes du miracle, publiée en 1912 mais écrite en 1906-1909, Einstein posa les jalons d’une écriture moderne qui influença aussi bien ses contemporains G. Benn, R. Hausmann, les dadaïstes que les plus jeunes générations. Découvreur de l’art africain qu’il fut le premier à analyser et à valoriser dans La Sculpture nègre (1915), il leva les barrières entre histoire de l’art et ethnologie, établissant des ponts entre les deux disciplines et jetant “l’œil de l’ethnographe” sur l’art moderne. Dans son ouvrage fondamental l’art du XXe siècle (1926, 1928, 1931), il dressa de l’art vivant une somme aussi précoce que définitive, s’inscrivant ainsi comme un des plus grands théoriciens de l’art moderne dans la lignée de la “kunstwissenschaft” germanique. Par maintes contributions aux revues de son temps, et en particulier par sa pièce de théâtre La Mauvaise nouvelle, il exerça une critique socio-culturelle acerbe de la république de Weimar. Son action politique au sein du mouvement Spartacus en 1919 puis aux côtés des anarcho-syndicalistes pendant la Guerre d’Espagne (1936-1939), témoigne de son inlassable engagement d’intellectuel dans la recherche d’une adéquation entre idées et réalité, pour lui entre existence et art, art qui voulait transformer l’homme et le monde.